Cet article résume la présentation du séminaire 2018 de la Société Vaudoise de Théologie, sur le thème « Vie communautaire et Eglises aujourd’hui ». Cette séance s’est concentrée sur le mouvement des Focolari.

La présentation était proposée par Anne-Claude Roulier, orthoptiste et membre du focolare de Montet (Fribourg).

La rencontre a eu lieu le 08.03.2018 à la salle de paroisse de Saint-Laurent

Le mouvement

Chiara Lubich

Chiara Lubich (1920-2008)
Chiara Lubich (1920-2008)

La fondatrice du mouvement est une italienne de la région de Trente. Son père était socialiste et elle-même est une leader au charisme marquant. Elle initie le mouvement à partir de 1943, face au désastres de la seconde guerre mondiale.

S’il s’agit principalement d’un mouvement de piété mariale, très rapidement, la communauté naissante se trouve baptisée du nom de focolari, qui en dialecte trentain veut dire « foyer », le lieu dans la maison d’où se dégage la chaleur et autour duquel on se rassemble.

Le mouvement acquiert rapidement une portée internationale. En ce moment, c’est dans les régions asiatiques qu’il se développe le plus. En Suisse romande, le centre se trouve à Montet dans la Broye [Fr.].

Le Focolare

Il y a différents niveaux d’implication dans la vie d’un focolare.

Il y a les groupes qui vivent quotidiennement la vie communautaire, organisée autour d’un focolare. Il y a une forme de règlement pour la vie commune, mais pas de règle au sens stricte. Des personnes mariées peuvent s’y retrouver, ainsi que des ministres ou religieux.ses. Cela a pu mener à la constitution de cité permanente, de villes focolar, notamment dans la région de Florence (Loppiano).

Autour de la vie communautaire s’organise tout un cercle de bénévoles et d’adhérents. Leur vie autour du focolare est rythmée par des rencontres hebdomadaires. Le financement de la communauté se fait par le biais de service rendus à la société civile, par l’engagement social ou par des offres de formation.

Le mouvement vit et s’organise à une échelle internationale. S’il a son siège à Rome, l’identité du mouvement elle est internationale. Des visio-conférences régulières sont tenues entre les focolare pour maintenir les contacts et échanger les nouvelles. Cela permet de cultiver l’esprit d’unité et de dialogue, la racine théologique et spirituelle du mouvement, sa raison d’être.

L’image du « foyer »

Dans la vision des Focolari, chacun trouve sa place dans un mouvement excentrique vers l’unité dans la prière de Jésus (Jean 17,21).

Le fondement de l’activité du mouvement se trouve dans la reconnaissance du Dieu qui est amour. Il vise une unité de communion, traversée par le dialogue. L’enjeu n’est pas de faire de l’autre un même, mais de cultiver un être-avec-l’autre dans la différence.

La vie de la communauté s’organise autour de trois pôles :

  1. L’œcuménicité
  2. L’inter-religiosité, la part du dialogue exprimant la diversité internationale sur le plan religieux
  3. La citoyenneté, ou l’engagement citoyen

La vision théologique posée par Chiara Lubich implique que le dialogue et la fraternité ont lieu dans tous les contextes où il y a une vie commune. Le chrétien, la chrétienne, a pour vocation d’axer son activité autour de l’amour. Ceci implique qu’il va incarner une relation dialogale, favoriser l’expansion du feu de l’amour de Dieu, et ainsi entretenir le foyer autour duquel on se rassemble.

Le socialisme a bercé Chiara Lubich dans sa jeunesse. On le remarque dans l’idée d’un partage des biens comme une mise en commun des bénéfices.

L’auteur

L’auteur

Elio Jaillet est doctorant en théologie systématique à l’Université de Genève. Il est également actif dans l’Eglise Evangélique Réformée du canton de Vaud. Il écrit sur son propre blog Journal d’un Théologien Vaudois Eclectique (https://eliojaillet.ch)


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