Cet article offre une synthèse conclusive du groupe de travail “Bénir le mariage civil pour tous?” . L’usage de l’écriture inclusive revient à l’autrice de l’article.

Le groupe de réflexion s’est connecté une dernière fois sur zoom afin de conclure ce cycle de rencontre, mené à bien malgré les aléas de la pandémie.

Appréciation générale

Lors de cette dernière séance, chacun·e a pu revenir sur ce qu’iel retient de ces échanges. Certain·e·s ont évoqué un malaise persistant face à des positions qui n’en restent qu’à des « oui mais », d’autres la nécessité de prendre plus fortement position dans le débat et de refuser le paternalisme, quand d’autres encore ont au contraire avancé le besoin de se « hâter lentement ».

Un point qui a été rejoint par toustes est l’importance de cheminer ensemble, toustes ensemble, malgré la difficulté et peut-être la reconnaissance qu’un consensus théologique semble impossible pour le moment.

Perspectives

Nous avons ensuite fait le tour des aspects de la thématique qui restent selon nous encore à approfondir.

Les points suivants ont été mis en évidence :

  • la prise en compte du spectre lgbtqia+ dans sa complexité au-delà de la seule identité homosexuelle,
  • la notion de relation et d’altérité,
  • le rapport péché-sexualité,
  • le rapport droit matrimonial-bénédiction nuptiale dans la perspective du dialogue oecuménique,
  • la possibilité, ou non, d’une déclaration déontologique d’accueil commune,
  • la question sur la forme de toute forme de couples,
  • la définition de ce que sont la sexualité et la chasteté,
  • la hiérarchie entre la justice et la charité ou la morale.

Soulignons que malgré une volonté de discuter avant tout le mariage civil pour toustes au regard de divers instances religieuses, nos discussions ont donc largement dépassé ce cadre – ce qui a été à la fois frustrant et fructueux.

Finalement, nous avons toustes exprimé notre reconnaissance pour les échanges vécus et les réflexions menées, entre nous et avec nos interlocuteurs. Nous les remercions ici encore une fois.

Enjeux relevés

A présent, il reste encore à déterminer quelques enjeux qui ont émergé des discussions.

Points de repères

Parmi ceux-ci, notons d’abord le nécessaire accompagnement par l’Eglise des personnes concernées par la thématique du mariage pour toustes, accompagnement prenant en compte les peurs et les aspirations de chacun·e.

Vient ensuite la dimension de l’accueil, où une certaine posture paternaliste reste dominante. Il s’agit d’avancer dans l’intelligence de la mesure de cet accueil.

Des axes de réflexions

Parmi les enjeux décelés, différentes articulations restent encore à travailler et promettent des réflexions riches : qu’est-ce que la sexualité et quel lien entretient-elle avec l’identité ? où se joue fondamentalement l’altérité dans les relations humaines, et comment s’y intègre l’aspect de la fécondité ? Et encore, comment tenir ensemble pastorale et théologie, surtout dans une perspective oecuménique ?

En ce sens et finalement, quelle place pour la doctrine et pour les textes bibliques ? Sont-ce les seuls lieux où se dessine l’obéissance à Dieu ? S’il est probablement acquis pour chaque chrétien·ne que sa foi lea mène à obéir à Dieu, est-il possible de définir une telle obéissance ? Est-elle différente pour chacun·e ?

C’est avec ces questions, qui doivent nous inciter à toujours rester à l’écoute de l’autre et de l’Autre, que nous vous laissons, au terme de ce parcours intitulé « Bénir le mariage civil pour toustes ? ».

L’autrice

Noémie Emery est pasteure stagiaire dans l’EERV, passionnée de pop culture, de queer theology et de féminisme.


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